dimanche 5 juillet 2009

Whatever Works de Woody Allen


Encore un Woody Allen, donc... Ca doit être le deux-centième. Au moins. Il faut avouer qu'il y a quelques années, on le croyait un peu fini. Enfin, on a toujours tendance à le croire fini. Puis il y a toujours ces films qui nous font changer d'avis encore et encore : ce fut Accords et Désaccords, ce fut bien évidemment le foudroyant Match Point, et alors qu'on le croyait condamné à filmer Scarlett Johansson jusqu'à la fin de sa vie, voilà qu'il sort ce Whatever Works.

Avec un casting plus qu'hétéroclite : Larry David, créateur de Seinfeld dans le rôle principal, Evan Rachel Wood (l'ex de Marylin Manson... Imaginons deux minutes une rencontre Woody Allen - Marylin Manson) merveilleuse dans celui d'une cruche inconcevable, la très classiquement hollywoodienne Patricia Clarkson qui offre une performance très amusante, Michael McKean (David St Hubbins dans Spinal Tap) dans un petit rôle...
L'histoire ? Allen a toujours parlé plus ou moins de lui, il continue donc. On suit les élucubrations de Boris, physicien sexagénaire "presque nominé pour le Nobel", misanthrope fini, hyponcondriaque total, paranoïaque et professoral, confronté à une ingénue de vingt ans à peine débarquée du Mississipi, naïve au plus haut point et vite fascinée par l'arrogance du vieil aigri. S'ensuivent alors des confrontations abracadabrantes entre notre antihéros et la famille de la jeune fille, horde de Républicains bigots et frustrés, plongés dans le microcosme intellectuel new-yorkais.
Il s'agit donc d'une comédie intégrale, particulièrement libidineuse (enfin, pour Woody Allen, quoi...), loufoque, burlesque, assez vache aussi et particulièrement mauvais esprit. Les répliques du reclus fusent, trouvant un contrepoint idéal en la présence de la jeune nymphette. Et ça fonctionne extrêmement bien, grâce à une maîtrise des effets comiques tout à fait réjouissante. Une mise en abyme (qu'il convient de ne pas dévoiler) tout à fait ludique se charge de comprendre qu'Allen s'adresse directement à son public, qu'il ne cherche plus du tout à convaincre un public qui se fout de lui (les Républicains, quoi), s'adressant même directement à ses chers spectateurs français au travers d'un gag.
Allen est arrivé à un tel point de savoir-faire qu'on ne peut absolument pas lui tenir rigueur de sa très légère autocomplaisance (hahaha), lui qui avait su renouveler entièrement son cinéma avec son Match Point entre Hitchcock et Agatha Christie. Un Woody Allen routinier que ce Whatever Works, donc, mais un Woody en très grande forme.

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